Quand Immersia illumine Notre-Dame-de-Bon-Port

L’obscurité s’est faite depuis quelques secondes quand de premières notes retentissent, semblant provenir de toutes parts. Une voix s’élève, cristalline, et un rayon de lumière vient frapper une silhouette longiligne, avançant lentement entre les rangées de bancs, jusqu’à se placer au centre de l’assemblée. Vêtue d’une robe aux riches broderies, telle une apparition surnaturelle, la chanteuse lève lentement la main et pointe tour à tour chacun des quatre piliers d’angle. Les voici qui s’illuminent, de la base au sommet, tandis que des projections révèlent les détails architecturaux de l’édifice...

Ainsi débute Immersia – Au fil de l’eau, la lumière, création numérique alliant mapping vidéo, lumière et son immersif. D’une durée de 45 minutes environ, elle est projetée pendant plus de quatre mois, chaque semaine du mercredi au dimanche, dans l’église Notre-Dame-de-Bon-Port. Immersia propose aux spectatrices et spectateurs un voyage immobile, hors du temps, au fil d’une succession de tableaux visuels et musicaux. Le studio Cutback, aux commandes de la partie numérique, s’est inspiré pour ses compositions lumineuses de la symbolique du fronton de l’église, évoquant le départ en mer et le retour à bon port des marins nantais. Les différentes scènes sont d’ailleurs ponctuées par un texte de Julie Haméon, sur les thèmes du voyage, de l’infini, de l’eau, de l’intériorité. Le compositeur Guillaume Le Dain les accompagne d’une musique proprement monumentale, à grands renforts de nappes synthétiques et d’effets sonores – Florence Ladmirault, organiste titulaire de la paroisse, y ajoute sa touche puissante lors des représentations du jeudi.

« Avec les expériences Immersia, nous souhaitons éveiller la curiosité et susciter l’émerveillement, en nous inspirant de l’histoire de Notre-Dame-de-Bon-Port, souligne Christophe Gillier, fondateur d’Immersia Production, la société à l’origine du projet. Nous avons également pour ambition de sensibiliser le public à l’importance de la conservation du patrimoine par sa mise en lumière. » La vaste église nantaise, à l’architecture néoclassique et de forme en croix byzantine, trouve ainsi une belle pause dans sa restauration au long cours.