Pont-place, pont-promenade, pont-jardin, pont-belvédère, le futur pont Anne-de-Bretagne sera un véritable trait d’union entre le centre-ville historique et l’Ile-de-Nantes, le nord et le sud de la Loire, et proposera de nouveaux usages et une nouvelle relation au fleuve.
Un projet à la dimension des attentes exprimées lors du Grand Débat « Nantes, la Loire et nous »
En 2015, le Grand Débat « Nantes, la Loire et nous » avait réuni citoyens, experts, acteurs, pour réfléchir collectivement au rapport de la ville, et de ses usages, avec le fleuve. De nombreuses idées avaient émergé et de nouveaux besoins avaient été identifiés par les habitants et les usagers.
À l’issue du Grand Débat, de nombreux engagements avaient été pris dont le n°20, celui d’augmenter les capacités de franchissement de la Loire, en permettant au pont Anne-de-Bretagne d’accueillir tous les modes de déplacement (nouvelles lignes de tramway, voie magistrale vélo, cheminements piétons…). Dans la tenue de cet engagement, les élus ont souhaité aller plus loin qu’un simple pont en proposant d’y associer la création d’un véritable espace public.
Une méthode de travail collective et dialoguée… « à la nantaise »
À l’heure d’imaginer ce vaste projet de transformation, la collectivité a choisi de mener un dialogue compétitif, entre 3 équipes de conception-réalisation. Éclairé par l’avis des citoyens et des services techniques, l’avis des élus a permis à la commission d’appel d’offres de désigner l’équipe et le projet retenus le 7 septembre 2022.
Ce projet marquera le paysage nantais. Le pont de 145 m de long verra sa largeur tripler jusqu'à 53 m en moyenne. C'est l'exact équivalent du cours Saint-André, alors oui, c'est une véritable place qui sera créée sur la Loire ; un espace de vie, planté de tout son long, trait d'union entre le projet "Loire au coeur - Petite Hollande" et celui de l'Ile de Nantes. Demain, le pont Anne-de-Bretagne sera prioritairement dédié aux piétons, vélos et tramways, offrant un nouveau lieu de promenade, apaisé et festif, aux multiples points de vue et de contemplations, sur une ville et sa métropole qui se rouvrent pas à pas à leur fleuve.
Johanna Rolland, Présidente de Nantes Métropole et maire de Nantes
Une transformation confiée à un groupement de conception-réalisation mené par GTM Ouest
L’équipe retenue réunit, dès la conception du projet, des acteurs et des compétences spécifiques à la réalisation d’ouvrages d’art. Au sein du groupement, GTM ouest, SCE et les architectes-urbanistes Paume sont des acteurs du territoire qui maîtrisent les enjeux locaux. La démarche volontariste d’écoconception que porte leur projet a su faire consensus et répondre à l’engagement métropolitain de construire la ville en priorisant les enjeux écologiques, humains et environnementaux.
À noter
GTM Ouest, mandataire du groupement constitué de Dietmar Feichtinger Architectes, avec :
les bureaux d’études SCE du groupe KERAN, SBP, Paume (Urbaniste)
Ateliers UP+ de SCE (Conception paysagère)
Atelier Roland Jeol (Conception lumière)
les entreprises Dodin Campenon Bernard
CIMOLAI
Compagnie 111 pour la création artistique
Un pont en lien et en harmonie avec ses rives sud, côté Ile de Nantes, et nord côté quai de la Fosse
Paysager, apaisé, végétalisé, l’aménagement du pont s’inscrira, pour les habitants et les usagers de la métropole, dans le prolongement de la promenade de la gare à la Loire jusqu’à l’Ile-de-Nantes. Connecté avec les projets urbains « Loire au cœur » du quai de la Fosse, de la future place de la Petite-Hollande, et de l’Ile-de-Nantes, il assurera la continuité paysagère de la promenade nantaise et de son ambiance ligérienne. Sur le pont et sous le pont, sur ses passerelles, de nombreux espaces piétonniers inviteront à prendre de nouveaux chemins d’une rive à l’autre de la Loire.
Une transformation qui relève le défi d’associer ancien et nouvel ouvrage
Transformer le pont existant, en l’abaissant pour le rendre accessible, et y associer un nouvel ouvrage à l’ouest, pour former un nouveau pont Anne-de-Bretagne, c’est le défi du projet sélectionné. Coût total de la transformation : 50 millions d’euros HT, financés par Nantes Métropole.
Grâce au réemploi du pont actuel, ce sont 4 250 tonnes de béton qui ne seront pas détruites et environ 2 600 m3 de béton et 1 300 tonnes d’acier qui ne seront donc pas produits pour le remplacer, soit une économie de 6 000 tonnes en CO2 par rapport à un scénario de remplacement total du pont.
Un pont multimodal aux capacités exceptionnelles
Avec une largeur variant de 49 mètres à 61 mètres, dont 35 mètres créés par le nouvel ouvrage, le pont Anne-de-Bretagne offrira des proportions plus que confortables, comparables à la largeur du cours Saint-André à Nantes.
Que l’on soit piéton, personne à mobilité réduite, cycle, usager du tramway ou automobiliste, chacun trouvera sa place sur ce vaste espace partagé, sécurisé et apaisé. Priorité sera donnée aux modes actifs avec 43 % de la surface du pont en mode piéton et 13% en mode cycle. Grâce à l’abaissement de l’ouvrage existant, la traversée sur le pont répondra également aux normes d’accessibilité universelle.
Le pont accueillera les futures lignes de tramway 6 et 7 qui desserviront le nouveau CHU sur l’Ile de Nantes et qui, sans cette transformation, n’auraient pu voir le jour.
Ce pont nous invite à passer à un nouveau mode de vie en ville, plus doux et surtout plus soutenable. Il nous propose une perspective désirable de la métropole du futur, où la voiture est certes toujours là mais où elle ne domine plus l’espace public ; un espace public redonné aux habitants et aux usagers, mais aussi à la nature en ville.
Bertrand Affilé, Vice-président de Nantes Métropole délégué aux stratégies de mobilité et des déplacements
Plus qu’une invitation à traverser… un véritable lieu où se retrouver
Au centre du pont, les piétons accéderont à de vastes espaces publics où flâner et se réunir : à l’est une grande place et à l’ouest un belvédère, offrant tous deux des points de vue inédits sur la cité et le fleuve. Ces espaces seront pensés et sécurisés pour vivre de jour comme de nuit. Ils deviendront de nouveaux lieux capables d’accueillir les habitants pour de grands événements, comme pour admirer le passage emblématique de l’éléphant.
Mon objectif est de créer plus qu’un lien, un lieu de promenade et de contemplation sur la Loire, grâce au jardin linéaire, aux « coussins de nature » et à la grande place suspendue. J’enracine le pont sur les quais par de multiples passerelles. Je propose un véritable espace public généreux, un lieu vivant pour l’avenir où l’on profite du fleuve, de l’air, des lumières de Nantes.
Dietmar Feichtinger, architecte
Un incroyable pont nature dans le paysage nantais
Avec ses plus de 1 450 m2 d’espaces verts plantés, l’ouvrage offrira une promenade végétale et un nouvel espace de respiration inattendus sur un pont, en plein cœur de la métropole. Son jardin suspendu et traversant de 7 m de large, ses coussins végétalisés regardant la Loire, guideront les cheminements et apporteront de la fraîcheur aux promeneurs.
Avec lui, c’est aussi la nature de ville qui grandira, en reliant par un corridor écologique une berge à l’autre : le jardin des Berges sur l’Ile-de-Nantes et les jardins maritimes sur le quai de la Fosse, étendant ainsi la trame verte métropolitaine. La végétation sera naturellement adaptée à l’environnement ligérien, capable de faire face au réchauffement climatique et aux événements météorologiques extrêmes et participera à lutter contre l’effet îlot de chaleur.
Ce pont sera emblématique de la volonté de transition écologique et environnementale métropolitaine, que ce soit dans son choix de réemployer le pont actuel, de végétaliser l’espace public, de valoriser les modes doux ou de mener son chantier en limitant l’impact, écologique et humain, de celui-ci.
Thomas Quéro, adjoint à la maire de Nantes, délégué à la forme de la ville, à l’urbanisme durable et aux projets urbains
Un pont et un chantier volontairement sobres et responsables
Écoconçu, le projet de transformation s’appuie sur le réemploi du pont actuel, mais aussi sur la préférence donnée aux matériaux biosourcés, bas carbone, locaux, et au matériau bois, ainsi que leur acheminement par barge sur le fleuve.
La mutualisation des moyens avec le chantier du futur CHU, pour la fabrication des bétons notamment, participera également à cette logique d’écoconception. Par tous ses aspects, ce projet démontrera notre capacité de résilience urbaine.
" Le projet est à la fois séduisant et rassurant. Il est séduisant par les espaces à vivre qu’il propose, et rassurant sur la gestion des flux. « Extrait de l’avis citoyen.
Prochaine étape : finalisation de l'avant projet
Si le projet est choisi, il est encore à un stade avant-projet, et n'est donc pas définitif. Il sera retravaillé finement et de manière exigeante sur : le raccordement et l’ancrage du pont avec ses rives, la densité de la végétation, la sécurisation des flux cycles, et des choix techniques et esthétiques pour la partie garde-corps.
Une phase de travail approfondi avec les services de Nantes Métropole, les partenaires des projets associés (nouvelles lignes de tramway, Ile-de-Nantes, Loire au cœur), les instances permanentes de la Métropole, les partenaires institutionnels (le Grand Port, VNF, les services de l’État, etc.) et les citoyens, va s’engager et se poursuivre jusqu’à mi 2023.
Le calendrier du projet du Pont Anne-de-Bretagne
Printemps 2023 : finalisation d’un avant-projet
Automne 2023 : enquête publique
Printemps 2024 : échéances prévisionnelles d’obtention des autorisations administratives
2e semestre 2024 : préparation du chantier et démarrage des travaux
Maintenir tous les modes de circulation de temps de la réalisation du projet était une priorité pour la collectivité. Le travail sur la restauration des réseaux d'eau, en amont de débuter l'ouvrage nous contraint pour des questions de sécurité et de calendrier à ne conserver que le passage des vélos et piétons. La circulation pour les véhicules à moteur sera rouverte partiellement au printemps 2025 et pendant la suite du chantier du pont.