Construction de logements : à quoi va servir le plan de relance ?

Face à la crise nationale du logement, Nantes Métropole a mis sur pied un plan de relance pour débloquer les opérations de logements prévues au Programme local de l’habitat : 6000 logements neufs par an, dont 2000 logements sociaux. « Ces quatre dernières années, il nous a manqué 1000 logements par an. Avec ce plan, nous allons pouvoir sortir rapidement 2000 nouveaux logements », souligne Pascal Pras, vice-président de Nantes Métropole en charge de l’urbanisme durable, de l’habitat et des projets urbains, venu présenter le plan de relance lors du 83^e congrès de l’Union sociale pour l’habitat (USH), jeudi 5 octobre.

Des financements pour le logement social

Une enveloppe de 20 millions d’euros est débloquée pour la construction de logements sociaux. 10 millions d’euros iront à Nantes Métropole Habitat (NMH), l’office public de l’habitat. « Cette enveloppe va nous permettre de réaliser des constructions neuves et des opérations de densification dans notre patrimoine avec un potentiel de 800 logements à venir dans les prochaines années », indique Thomas Quéro, président de NMH. Les 10 autres millions seront alloués aux bailleurs sociaux partenaires de Nantes Métropole.  
Plusieurs opérations pouvant bénéficier de ces financements ont déjà été identifiées : une résidence jeunes actifs de 50 logements sociaux à la Chapelle-sur-Erdre, un programme de 35 logements dont 12 locatifs sociaux et 20 locatifs intermédiaires à Bouguenais mais aussi l’îlot Andy, sur l’île de Nantes, qui regroupe 29 logements sociaux, 6 locatifs abordables et 19 logements en bail réel solidaire.

Une souplesse dans la programmation des opérations

Le plan de relance prévoit également de faciliter la sortie des opérations en apportant plus de flexibilité dans leur programmation. C’est le cas de l’îlot Coudray, porté par la coopérative MFLA-GHT. « Nous avons intégré du logement locatif intermédiaire (à loyer réglementé et sous conditions de ressources, NDLR), précise Mickaël Hardouin, son directeur. Sur les 32 logements de l’opération, nous avons aujourd’hui 10 locatifs sociaux, 11 logements en bail réel solidaire et 10 locatifs intermédiaires. Nous avons également fait évoluer techniquement le projet pour réaliser des économies. » Quartier Bottière-Chénaie, un autre changement de programmation a permis de débloquer un programme de 168 logements en passant de 24 logements sociaux et 25 logements en accession abordable (PSLA) à 24 locatifs sociaux, 10 logements en accession abordable et 15 locatifs intermédiaires.

L’ancien Crédit Municipal transformé en logements

Autre volet d’action : mobiliser davantage de fonciers communaux et métropolitains. L’ancien Crédit Municipal de Nantes, qui devait initialement être transformé en bureaux, permettra de créer 25 logements sociaux ou abordables. Quai de Versailles, les Ateliers Normands - ancienne manufacture de crin puis menuiserie - accueilleront des logements sociaux et abordables à l’horizon 2027. Le foncier de l’État est également mobilisé. À Nantes, deux pavillons, cédés à Nantes Métropole par l’État, ont été transformés en centres d’hébergement.
Nantes Métropole s’engage également à mettre en œuvre des solutions innovantes. Plusieurs habitats participatifs ont fleuri sur le territoire métropolitain ces dernières années, comme les Champs libres à Nantes Sud ou l’îlot Coquelicot à Rezé. Le travail se poursuit : un nouvel appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été lancé lors du congrès de l’USH. Une première liste de fonciers sera publiée prochainement, chaque site fera l’objet d’une consultation. Pour les personnes intéressées, une journée des rencontres locales de l’habitat participatif - ateliers, tables rondes, bourse aux projets - se tiendra le samedi 14 octobre aux salons Mauduit.