Pratique
Maison des associations, 25, rue Esnoul-des-Châtelets
Page Facebook
cssnantes@gmail.com
Le buste d’Alexandre Lemesle, ancien directeur de l’école de la Persagotière (aujourd’hui Ocens, institut d’éducation sensorielle), trône dans les bureaux du club sportif des sourds de Nantes (CSSN) dont il fut le fondateur dans les années 1920. Une initiative bienvenue, car pratiquer un sport quand on n’entend pas n’est pas simple : « Nous pouvons difficilement intégrer des équipes d’entendants, mais nous ne nous considérons pas comme handicapés, puisque nos capacités physiques sont les mêmes que celles des entendants, explique Patricia Lainé, présidente de l’association (avec traduction en langue française des signes – LSF – par Marietta Boju, trésorière). Nous sommes une minorité culturelle et linguistique. »
Pouvoir faire du sport quand on est sourd nécessite des entraîneurs et arbitres pratiquant la langue des signes et formés aux pratiques spécifiques qui consistent à rendre visibles les signaux auditifs. Par exemple, au foot, pas de sifflet, mais un signal jaune fluo. Les clubs proposant des sections pour les sourds sont rares, on vient donc parfois de loin pour se bouger au CSSN, qui est, au passage, l’un des seuls clubs multisport pour sourds de l’hexagone.
Athlétisme, natation et tennis, au programme des premiers temps, ont laissé place au volley-ball féminin, au futsall et handball masculins, au football à sept vétéran, à la pétanque et aux boules lyonnaises. « Nos 70 adhérents sont âgés de 14 à 76 ans. Nous sommes ouverts aux propositions des sourds qui auraient envie de créer de nouvelles sections, et à la disposition des clubs qui souhaiteraient proposer des entraînements pour les sourds, notamment pour les moins de 14 ans. Nous pouvons les accompagner dans la formation et l’organisation et leur enseigner les rudiments de la langue des sourds. »
À haut niveau, ni Jeux olympiques ni Jeux paralympiques. Les sourds ont les « Jeux silencieux » ou « Deaflympics », créés en 1924 par Eugène Rubens-Alacais, surnommé « le baron de Coubertin des sourds ». Ces Jeux se déroulent tous les quatre ans, en alternance de deux ans avec les JO. La prochaine édition aura lieu en 2026, au Japon. Si – pour l’instant – aucun·e Nantais·e n’a fait partie de l’équipe nationale, une dizaine de joueurs dans l’histoire du club ont été sélectionnés pour des championnats d’Europe
SI tous les pratiquants sont sourds, les bénévoles du club ne le sont pas forcément, mais tous maîtrisent la LSF. Le CSSN s’est doté d’une commission biographie pour retracer la riche histoire du club. En projet : la création d’une section paddle au Bignon, et des activités pour les seniors : aquagym, et randonnée. « Les sourds viennent ici pour le sport, mais c’est aussi une porte d’entrée vers d’autres associations spécifiques. Nous souhaitons aussi la bienvenue aux clubs d’entendants qui accueillent ou souhaiteraient accueillir des enfants sourds de moins de 14 ans : nous pouvons les accompagner. »
Pratique
Maison des associations, 25, rue Esnoul-des-Châtelets
Page Facebook
cssnantes@gmail.com
Newsletter : l'info vient à vous !
Recevez régulièrement l'essentiel de l'information nantaise.
📢 Abonnez-vous à la nouvelle newsletter "Que faire à Nantes ?"