Avec Tom et Josette, les tout-petits s’invitent à la maison de retraite

En ce mardi de décembre, une douzaine de résidents de la maison de retraite Saint-Joseph sont réunis pour une séance de danse assise. La dernière avant les fêtes avec une balade sur un marché de Noël comme trame narrative. Au milieu des danseurs du jour, deux invités font baisser la moyenne d’âge : Grégoire, 8 mois, et Alois, bientôt 1 an. « C’est joli ce prénom, ça revient aujourd’hui. Il est très sage », observe Alice, 93 ans, en rencontrant Grégoire : « Ce sont des moments sympathiques, ça fait du bien ! »

Médiation animale, pâtisserie et gym douce

Les deux bambins font partie des 12 pensionnaires de la micro-crèche Tom et Josette, installée depuis septembre 2024 dans le parc de l’Ehpad Saint-Joseph. C’est la treizième structure du réseau national lancé en 2019 par Pauline Faivre et Astrid Parmentier : « Tom, c’est le neveu de Pauline et Josette, la voisine de chambre de la grand-mère d’Astrid à la maison de retraite. L’intergénérationnel, c’est le cœur du projet », souligne Estelle Rétif, directrice du site nantais.

La crèche, installée dans l’ancien logement de fonction du directeur de l’Ehpad, accueille des enfants de 3 mois à 3 ans encadrés par quatre professionnelles de la petite enfance. Reliée à l’Ehpad par le jardin, quelques minutes de marche suffisent aux tout-petits pour rejoindre les aînés et inversement. « Les visites peuvent être spontanées, on peut venir faire coucou et passer un moment très simple. Et des activités communes rythment la semaine : médiation animale, pâtisserie, gym douce, danse assise… Elles sont proposées à l’origine pour le public senior mais il est très facile de les adapter à de jeunes enfants », précise Estelle Rétif.

Un gain de sociabilité pour les enfants

Les deux publics ont des points communs : « Le premier, c’est l’importance de la relation à l’autre. Au début de leur vie, les enfants ont besoin de contact et de lien pour se sentir en sécurité. Les personnes âgées, qui peuvent souffrir d’isolement, partagent ce besoin. Le travail sur la motricité ou la mémoire répond aussi aux attentes des deux générations. » Les bénéfices sont donc nombreux, des deux côtés. Selon Tom et Josette, « un tiers des familles observent un gain de sociabilité et d’aisance de leur enfant envers les aînés ».

Après un démarrage progressif, « avec une à deux rencontres par semaine », l’établissement nantais espère organiser, à terme, des rencontres quotidiennes. Des activités sont également proposées à la Maison des aidants située en face de la micro-crèche. Depuis 2019, plus de 1000 rencontres intergénérationnelles ont ainsi vu le jour en France !