Un travail de mémoire avant la démolition des immeubles du Pin-Sec

Le projet de rénovation urbaine du quartier Bottière Pin-Sec rentre dans sa phase opérationnelle avec des premiers immeubles détruits durant l’été. « Des personnes ont dû déménager et être relogées, ce sont des vies bousculées, explique Ornella Favreau, chargée de développement du territoire à la Ville de Nantes. Un travail de mémoire à réaliser avec les habitants et habitantes a donc été prévu pour les faire parler de leur ancien chez eux, de l’histoire de leur famille… et a commencé au mois de mars. »

Sébastien Lemazurier, de l’association TWO POINTS, a rencontré quelques anciens et anciennes locataires avec qui il s’est rendu dans trois appartements qui vont être démolis ou rénovés. « Nous avons fait une liste des objets à récupérer pour les exposer façon chantier archéologique, précise l’artiste. Nous avons également pris des photos à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments. Une femme nous a raconté son déménagement il y a deux ans, qui a coïncidé avec la mort de son mari, c’était émouvant. »

Garder une trace de l’histoire du quartier

 

 

Sébastien Lemazurier recueille également des témoignages sonores et des écrits pour transmettre cette mémoire du quartier. Un premier temps de restitution du projet aura lieu les 24 et 25 avril. Le 24, l’artiste invitera les personnes à construire et déconstruire à l’aide de morceaux de bois, des immeubles, des maisons… une démarche accompagnée d’un travail de dessin sur l’après démolition. « Le 25 après-midi, avec les objets et photos rassemblées, je proposerai aux personnes de coconstruire une exposition qui aura lieu en juillet au Pavillon (Maison de quartier Bottière), ajoute Sébastien Lemazurier. Nous réfléchirons à comment raconter et exposer cette histoire. » Quand les démolitions commenceront en juin, Sébastien Lemazurier organisera également des balades photographiques dans le quartier. « J’aimerais que les habitants s’approprient cette histoire et que l’on trouve un moyen de garder une trace pérenne », conclut l’artiste.