2 étages de plus pour mieux se loger, sans s’étaler

Un réel intérêt

Espace agricole, nature en ville : face aux enjeux climatiques, la terre doit plus que jamais être préservée. « Aujourd’hui, on regarde nos toitures autrement : elles sont un gisement à explorer pour créer de nouveaux logements en évitant de consommer du foncier », explique Luc Stephan, directeur innovation à Nantes Métropole Habitat. Surélever d’un ou deux étages permet de proposer des logements sociaux supplémentaires ; ça redonne aussi une seconde vie à des bâtiments des années 1960 à 1990. « On peut en profiter pour apporter de nouveaux services aux locataires en place : une meilleure isolation, un balcon, l’ajout d'un ascenseur, l’installation de panneaux solaires. »

Quelques contraintes

Alors pourquoi ne pas foncer bille en tête ? « À Nantes, nous sommes classés en risque sismique modéré, quand Paris, Bordeaux ou Rennes ont un risque faible et donc plus de facilité technique pour surélever ». Pour l’heure, le Plan local d'urbanisme métropolitain n’autorise pas non plus toujours la surélévation. « La réflexion sur les parkings doit aussi avancer, il n’est pas toujours facile d’en créer de nouveaux en cas de surélévation ! » Construire sur les toits coûte pour l’instant plus cher qu’au sol : « On cherche les moyens de financer ce surcoût. Pourtant, si on tient compte des coûts environnementaux évités, comme le fait de ne pas utiliser de nouveau foncier, cela peut-être pertinent dans certaines configurations ».

Premières études de projets fin 2025

Nantes Métropole Habitat a déjà rehaussé des bâtiments, dont l’immeuble Symbiose à Nantes Nord coiffé d’une serre, ouverte aux locataires et qui réduit la consommation d’énergie. « Pour passer à la vitesse supérieure, on ne doit pas innover sur une seule opération mais inventer un modèle que l’on pourra dupliquer. » Nantes Métropole Habitat a ainsi repéré une petite trentaine de ses immeubles qui pourraient être surélevés, dont 6 opérations tests. « Selon leur date de construction, les bâtis peuvent supporter ou pas des étages en plus. Parfois, il faudra installer un exosquelette : une structure métallique sera installée autour du bâti existant pour implanter les nouveaux étages. » Sur les 6 bâtiments tests, 160 nouveaux logements pourraient être créés : démarrage des études fin 2025.