Connaissez-vous les défis citoyens ? Depuis 2011 et le lancement du défi énergie positive, ce dispositif vise à accompagner les habitantes et habitants de la Métropole pour faire évoluer leurs modes de vie et réduire leur empreinte sur l'environnement. « Les défis, ça marche bien, observe Tristan Riom, vice-président de Nantes Métropole chargé notamment du climat et des transitions énergétique et alimentaire. C’est une format qui a fait ses preuves, qu’on trouve intéressant, qui arrive à convaincre. Pour transformer la ville et atteindre la neutralité carbone, nous devons conjuguer des enjeux de système, d'organisation, et de changement de mode de vie : les habitudes, le comportement de chacune et chacun et tout ce qui nous entoure. C'est ce lien entre changement individuel et collectif qui nous permettra d'y arriver, et notre enjeux est d'embarquer de plus en plus de monde. »
C'est pourquoi le format évolue cette année, avec de nouvelles thématiques traitées au-delà des trois champs initiaux (énergie, alimentation et déchets). Les habitantes et habitants pourront participer à des mini-défis individuels, grâce à une application dédiée, développée par les associations Alisée et Hespul et disponible pour iPhone et Android. Ou à des défis collectifs (groupes d’amis, de voisins, associations...) sur la thématique de leur choix. Chaque défi durera trois ou six mois, avec des inscriptions en continu, et permettra d’accéder à un accompagnement par des animateurs qui proposeront ateliers ludiques et conférences. « On sait que les gens ont envie de s’engager pour les questions climatiques, mais qu'ils voient des limites : on ne peut pas atteindre la neutralité carbone seul dans son coin, explique Tristan Riom. Nous devons réfléchir à une articulation entre l'engagement individuel et collectif. Et nous travaillons avec des chercheurs de l'Université Gustave-Eiffel pour évaluer la formule, pour voir ce qui est compliqué, ce qui fonctionne.»
Jeu collectif
Une démarche qui sert l'ambition de mettre en mouvement le territoire sur le sujet, aussi bien les habitantes et habitants (avec un objectif d'augmenter de 400 à 1 000 foyers participants par an) que les institutions, associations, entreprises...Pour cela, la collectivité joue collectif en s'associant à Nantes Université, aux Dirigeants responsable Nantes Atlantique et à la Samoa, afin d’augmenter sa force de frappe. Sans oublier la galaxie d’acteurs associatifs du territoire, nouveaux dans l'aventure ou déjà engagés, comme le centre socioculturel Loire et Seil, à Rezé, qui était structure relais du défi alimentation.
« Le format permet de se poser des questions, apprécie François Beillevaire, animateur au CSC Loire et Seil. Sur l'alimentation, par exemple, cela permettait de se demander d’où viennent les produits, quel est leur impact. Cela permet de toucher à tout, sur des temps qui peuvent être courts et donc d'impliquer plus de monde. Pour la nouvelle formule, l’idée est de s’appuyer sur des groupes existants du centre socio-culturel, pourquoi pas autour de thématiques spécifiques. Et on va sans doute organiser une fresque du climat qui pourrait être le lancement de la constitution d'un groupe. »
Une démarche partenariale soutenue par l'Union européenne
Depuis avril 2022, Nantes Métropole a intégré la mission « 100 villes climatiquement neutres et intelligentes à l’horizon 2030 » de la Commission européenne. Les villes sélectionnées servent de centres d’expérimentation et d’innovation qui inciteront les autres villes européennes à rejoindre le mouvement. Nantes Métropole fait partie des 25 projets sélectionnés par l'appel à projet Pilot Cities, qui a pour objectif d’aider les villes européennes à tester et à mettre en œuvre des approches innovantes pour une décarbonation rapide au cours d'un programme pilote de deux ans. Suite à leur sélection, Nantes Métropole et ses partenaires ont ainsi reçu un financement de 1,5 M€ du programme-cadre européen de recherche Horizon 2020 pour mener à bien ce nouveau format de défis citoyens.