Métiers agricoles : des métiers passion pour « changer le monde »

« J'aime le contact avec la plante qu'on voit grandir. J'aimerais travailler dans l’événementiel, peut-être faire des bouquets de mariage », explique Liticia, élève de seconde en bac pro production horticole au Lycée du Grand Blottereau. Quantin est lui en terminale du bac pro aménagement paysager : « Je veux devenir paysagiste, c'est un métier artistique où on utilise plein de matériaux. On a aussi un rôle pour préserver la biodiversité. »

Une variété de métiers et de statuts

« Les métiers de l'agricole, ça n'est pas que le travail dans les champs, l'image classique du paysan sur son tracteur », souligne une représentante du lycée agricole Jules Rieffel de Saint-Herblain. L'agricole regroupe ainsi une centaine de métiers : dans l'alimentaire, l'aménagement des parcs et jardins, le soin ou le travail avec des animaux, l'entretien de la forêt, la mécanique...

S'installer à son compte n'est plus l'unique solution, avec de nombreux emplois salariés. Travailler dans l'agriculture n'oblige pas non plus à quitter la ville : « Je pensais m'installer en maraîchage à la campagne, même si j'aimais la ville, souligne Émilie Corlay, embauchée à la direction Nature et Jardins de la Ville de Nantes sur Paysages nourriciers. Et j'ai découvert que je pouvais vivre de ma passion agricole, tout en profitant de la ville ! »

 Des emplois assurés à la clé

« D'ici à 2030, 10 000 fermes pourraient disparaître en France, souligne Mona Prudhomme, de l'association Nantes Ville Comestible. Il y a notamment une urgence à la reprise de nombreuses fermes d'élevage. » Le secteur de production alimentaire n'est pas le seul à proposer des embauches : « A la Ville de Nantes, nous employons 330 jardiniers, avec des recrutements réguliers, souligne Émilie Corlay. Alors que le métier a beaucoup changé - aujourd'hui on pousse de moins en moins la tondeuse mais on fait de plus en plus pousser des légumes ! - on peine pourtant encore à recruter. » Ce qui laisse de la place pour les parcours de réorientation professionnelle de personnes non issues du milieu agricole.

Des métiers aux multiples compétences 

« Le métier demande d'abord des savoirs-faire techniques, explique Olivier Durand, à la tête d'une ferme bio aux Sorinières. Il faut aussi être organisé : au delà de la production, on a aussi une casquette administrative, de vente et de communication qui deviennent essentiels. » « Comme on laisse de plus en plus la nature travailler pour nous, ça permet aussi de développer notre créativité », apprécie Émilie Corlay. La pratique agricole peut aussi mener à l'enseignement : « On apprécie énormément ces profils de doubles actifs », souligne Valérie Dinel-Breton, du campus Nantes Terre Atlantique, qui regroupe plusieurs lycées agricoles. « On est de véritables couteaux suisses », résume Mathilde Berthelot, embauchée au sein de la régie Océan où elle pilote l'installation de la future ferme urbaine des Dervallières. 

Des métiers passion pour « changer le monde »

« Dans nos métiers agricoles, on apprend à faire avec la nature, le vivant : c'est passionnant », apprécie Émilie Corlay. « En travaillant pour l'agricole, on peut aussi agir concrètement pour changer le monde », souligne aussi Mathilde Berthelot. « Les jeunes qui viennent chez nous sont préoccupés par la planète, confirme la proviseure du lycée Jules Rieffel. Ils veulent aussi agir avec un souci de l'humain, et souvent l'envie de nourrir le monde autrement. »