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Artistes de rue ou du musée, ils dialoguent à l'Atelier

ActualitésPublié le 27 mars 2023

Présentée à l'Atelier, l'exposition Dialogue questionne la place de l'art urbain dans l'histoire de l'art, au fil de huit thématiques. Explications de Sarah Marouani, commissaire d'exposition et coordinatrice de projets culturels du collectif Plus de Couleurs.

À l'Atelier, des personnalités incontournables de la scène urbaine côtoient certains artistes majeurs des cvollections du Musée d'arts de Nantes © Garance Wester.
À l'Atelier, des personnalités incontournables de la scène urbaine côtoient certains artistes majeurs des cvollections du Musée d'arts de Nantes © Garance Wester.

Quel est le concept de l'exposition ?

« L'exposition rassemble une quarantaine d' œuvres provenant des collections du Musée d’arts de Nantes, du FRAC Pays de la Loire et des ateliers des artistes d’art urbain. Sept fresques in situ ont été créées spécialement pour l'événement. L'objectif est de montrer la porosité entre l'art urbain et l'histoire de l'art en général. Nous avons imaginé une présentation thématique qui offre une approche comparative des sujets représentatifs de l'histoire de l'art et de l'art urbain comme le corps, l'abstraction gestuelle, les portraits, les paysages... C'est un concept inédit en France. Dans le milieu de l'art urbain, les expositions sont très souvent anthropologiques ou historiques et rarement liées à l'artistique. Durant toute la durée de l'exposition, on propose avec le collectif Les Têtes Renversantes tout un programme de visites guidées pour tous les publics ainsi qu'une journée d'étude le 13 avril qui questionnera, autour de deux tables rondes, la place et la légitimité de l'art urbain dans l'échiquier des arts visuels français. »

Quelle est la place de l'art urbain dans le paysage culturel ?

« L'art urbain est un mouvement qui a 60 ans grand maximum. Il est en pleine expansion et mérite d'être mis en lumière. Quand on discute avec des artistes d'art urbain, on se rend compte qu'ils ont une très bonne base en histoire de l'art et qu'ils sont influencés par les grands maîtres de la peinture ! À travers cette exposition, on souhaite montrer l'intérêt de leur travail pictural pour que les institutions culturelles s'emparent du sujet et, pourquoi pas, qu'il y ait plus d'acquisitions et donc plus tard des expositions. Tous les artistes qui sont invités à travailler avec nous sont des artistes issus de la rue qui ont commencé par le graffiti mais qui ont développé des choses différentes à mesure de leur pratique. Ça pose la question de ce qu'on présente en tant qu'artiste urbain dans une institution culturelle. L'exposition n'a pas pour vocation d'apporter un seul point de vue sur la place de l'art urbain dans les musées ou les galeries d'art. »

Quelles sont les œuvres qui illustrent le plus cette porosité entre art urbain  et histoire de l'art ?

« Celles qui relèvent de l'abstraction gestuelle, du mouvement. Les artistes urbains ont cet amour du geste. Ils travaillent leurs lettres et leurs signatures pendant des heures et des heures avant d'aller dans la rue. Certains d'entre eux comme Greky, Soem et Eyes B, montrent une évolution de leur pratique initiale qui dialogue avec l’abstraction gestuelle française des années 60-70 – dont Hans Hartung est le pionnier. Dans la section "Corps en variation", j'invite également à découvrir le travail de Rouge Hartley, une artiste bordelaise issue des Beaux-arts qui livre une peinture figurative aux sujets engagés et accessible par tous. Sa réinterprétation de l'œuvre Dryades de Ferdinand Lematte, issue des collections du Musée d'arts de Nantes, est assez poignante ».

Pratique

Exposition du 23 mars au 30 avril à l’Atelier, rue de Chateaubriand à Nantes. Gratuit.